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EILEEN
GRAY

Née Kathleen Moray Smith le 9 août 1878 à Enniscorthy dans le sud de l’Irlande.

En 1893, la famille prend le nom de Gray après que sa mère eut hérité d’un titre de paierie d’Ecosse.

Designer et architecte.

Elle est surtout connue pour avoir incorporé de luxueuses finitions laquées sur des meubles d’esthétique art déco puis évoluée vers le mobilier à structure en acier tubulaire de style international dans les années 20.

Dans le domaine architectural, elle est célèbre pour avoir créer la Villa E-1027 avec Jean BADOVICI, interprétation libre de l’architecture moderniste.

Après avoir été largement oubliée par le corps architectural pendant de longues années, elle a connu un regain de popularité à lab fin de sa vie.

Aujourd’hui elle fait partie du panthéon des architectes et designers qui ont marqué cette discipline de leur empreinte.

 

En 1900, elle découvre Paris à l’occasion de l’exposition universelle.

Elle commence des études de peinture à la Slade School of Fine Art (section d’art de l’University College de Londres) en 1901.

En 1902 elle arrive à Paris pour suivre les cours de l’Académie Julian et de l’Académie Colarosi.

Deux ans plus tard Gray retourne à Londres pour continuer sa formation aux techniques de laque.

Elle s’installe définitivement à Paris en 1907 et quitte la peinture pour étudier le laquage sous la direction de l’artisan laqueur Seizo Sugawara.

Elle achète un appartement dans un hôtel particulier rue Bonaparte qu’elle conservera toute sa vie.

 

En 1908-1909, Gray apprend à teindre et à tisser les fils de laine avec son amie Evelyn Wyld.

En 1910 elle ouvre 2 ateliers, l’un  dédié au laque, l’autre au tissage de tapis.

En 1913, elle présente sa 1ère exposition comportant des panneaux décoratifs au Salon des Artistes décorateurs.

Ceci attire l’attention du couturier Jacques Doucet amateur et collectionneur d’art, il lui passe commande de quelques œuvres.

Après le début de la 1ère guerre mondiale, Gray doit compter sur le soutien financier de sa famille.

De 1919 à 1924, elle est chargée de décorer l’appartement de Suzanne Talbot rue de Loa à Paris, une célébrité du monde de la mode dont le New-York Times célébrait l’élégance.

C’est pour ce projet qu’elle réalise « le fauteuil aux dragons » et une chaise longue en bois laqué qu’elle baptise « pirogue ».

En 1922, Gray ouvre la galerie Jean Desert au n) 217 rue du Faubourg Saint-Honoré avec l’aide de Jean Badovici, architecte et critique roumain qu’elle a rencontré l’année précédente.

Le couple entretiendra une relation professionnelle et intime.

 

Cette galerie est l’opportunité pour Gray de promouvoir et commercialiser ses créations. La galerie attire l’attention du monde créatif, l’influence de Badovici s’y fait sentir, la galerie séduit la clientèle chic : on peut citer la vicomtesse Marie-Laure de Noailles, le metteur en scène René Clair, l’écrivain James Joyce,  la créatrice de mode Elsa Schiaparelli.

 

En 1923 elle est remarquée par Sybold Van Ravesteyn et J.J.P Oud du mouvement De Stijl.

Elle est admirative du designer et architecte Gerrit Ritvelt.

En 1925 à la suite de l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes où figure le Pavillon de l’Esprit Nouveau, elle réagit en renonçant aux « monstruosités  de l’Art Déco » pour saisir ces nouvelles tendances.

Inspirée également par les nouvelles réalisations en tube d’acier de Marcel Breuer comme son fauteuil « Wassily » de 1925.

Elle crée un mobilier axé sur la fonctionalité.

Dès 1925-26 avec son prototype de « table ajustable » elle comence à utiliser le tube de métal pour le mobilier.

Avec ces nouveaux meubles symbolisés également par son « fauteuil Bibendum » réalisé vers 1930 elle amorce son tournant moderniste.

Elle estavec Marcel Breuer, René Herbst, Charlotte Perriand ou Gerrit Ritveld l’un des précurseurs du mobilier à structure d’acier tubulaire.

 

A partir de 1924, persuadée par J.Badovici, elle se dirige vers l’architecture.

C’est au Cap Martin à Roquebrune qu’elle choisit et achète un terrain en 1926 au nom et pour le compte de Badovici et que ceux-ci commencent à travailler sur la Villa E-1027.

Le nom de la maison est un code pour E.Gray et J.Badovici :

E pour Eileen

10 pour le J de Jean

2 pour le B de Badovici

7 pour le G de Gray.

 

La E-1027 allie ouverture et compacité.

E.Gray crée l’ensemble du mobilier en particulier la table ajustable circulaire en verre E-1027, les « fauteuils Transat » et « Non Conformiste ».

La Villa E-1027 est une œuvre de maturité c’est la 1ère construction  architecturale d’Eileen Gray.

Active jusqu’à la fin de sa vie, elle établit un lien entre l’ancienne génération d’artistes faisant partie de l’époque pionnière de la modernité et la génération des années 80.

En 1929, Gray est membre fondateur du mouvement d’artistes décorateurs et d’architectes, l’Union des Aristes Modernes.

En 1932, elle commence une nouvelle maison baptisée « Villa Tempe a païa » à Menton.

Ce projet est très personnel J.Badovici n’y collabore pas .

En 1940, Menton est annexé par l’armée italienne et les côtes françaises sont interdites aux étrangers, elle trouve refuge dans le Vaucluse. Pendant cette période, beaucoup de ses travaux restés à Menton sont pillés.

Après la guerre elle est lourdement oubliée par le corps architectural.

En 1954, Gray commence les travaux de sa nouvelle maison baptisée « Lou Pérou » près de Saint –Tropez qui sera son dernier projet.

 

En 1968, un article flatteur de Joseph Rykxert publié dans le magasine Domus au succès inattendu suffit à remettre en production la table E-1027 et le fauteuil Bibendum.

En 1972, la vente aux enchères du mobilier du grand couturier et collectionneur Jacques Doucet participe à la redécouverte de l’œuvre de Gray.

En 1973 plusieurs expositions rétrospectives sur l’œuvre d’Eileen Gray sont organisées par le Royal Institut of British Architect ou encore l’Architectural League of New-York.

 

Le 31 octobre 1976, Eileen Gray s’éteind dans son appartement de la rue Bonaparte à l’âge de 98 ans.

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